dimanche 4 mai 2014

Lecture analytique de "Paysage", Charles Baudelaire


  • « Paysage » urbain (ville moderne du XVIIe s.)
      « fleuve de charbon », « tuyaux », « ces mâts de la cité » → cité bateau = immensité
      ville familière et active → "L'atelier qui chante et qui bavarde" (personnificat°)
      renversement paysage naturel / urbain = inhabituel
      « Les clochers » = aspect traditionnel
      poète « du haut de (sa) mansarde » qui observe la ville et rêve dps sa « fenêtre »
→ thème romantique
→ idéalisé → bruit du quotidien valorisé ("hymnes solennels", idée de grandeur et de noblesse )
  • Mouvement opposé → ombre / lumière , naître / monter / verser ;
  • Assonance en « a »
  • Omniprésence ciel → champ lexical : Astrologue, clochers (2), mâts, ciel / cieux (religieux)
  • Alexandrin modernité =>mais coupé, placé + librement
  • rimes plates → enchainement tranquille du poème
  • conjonction → cheville
  • Pas de symétrie (1ere strophe : 8 vers / 2eme strophe : 18 vers)
→ distance par rapport à un modèle
  • Ref poème pastoral
      « églogue » → de Virgile (antiquité romaine)
    cycle des saisons : « ciel » , « vent » , « idylle » , « oiseaux qui chantent »
    = harmonie / commun° entre hô et nature

Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers, écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l’atelier qui chante et qui bavarde ;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d’éternité.
Il est doux, à travers les brumes, de voir naître
L’étoile dans l’azur, la lampe à la fenêtre,
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;
Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin.
L’Émeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
Car je serai plongé dans cette volupté
D’évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon cœur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.



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