dimanche 4 mai 2014

A une passante, Baudelaire

Lecture analytique de "A une passante", Charles Baudelaire
    Sonnet (2quatrains + 2tercets) :
  • 1er quatrain :
      • allitération en « s » :
        souligne le coté harmonieux et attirant de cette femme
        harmonie imitative (= bruissement de la robe)
        de + en + présente lorsque qu'on avance dans le quatrain
        = on se focalise de + en + sur la passante
      • Contraste rythmique et sonore entre le 1er et 2ème vers :
        on passe du chaos de la rue ( bruyant, rapide, peu de ponctuat°, voyelles accentuées = chaos sonore + mvnt de la ville qui étourdi le poète) à l'harmonie de la passante ( rythme de + en + régulier et lent, balancé, le tps s'arrête, le fond sonore urbain disparaît et laisse place à l'apparit° de cette femme)
      • Amplificat° (chq part du vers est de + en + gde = de + en + majestueux)
      • Écho de voyelle nasale
      • Rimes féminines ( en « e ») = moins brutal
      • La passante :
        marquée par la souffrance : « en grand deuil » , « douleur majestueuse »
        coté hautain / intimidant « sa main fastueuse »
  • 2ème quatrain :
      • Poète « crispé comme un extravagant » tension maladive + perte d'équilibre
        « buvait » = emploi métaphorique => regard vital
= avidité du poète, il s'abreuve / s'enivre de sa beauté
= intensité du désir, renforcée par « plaisir qui tue » (rapprochement final de la mort) = oximore => fin qui claque
      • Allitération en « r »
      • Rimes masculines
      • Opposition passante (« agile et noble ») et poète (« crispé »)
      • « i » aigu fait monté l'intensité
      • La Passante :
        mêle de éléments contradictoires
          - « Agile et noble avec sa jambe de statue » ( à la fois froide / immobile et souple / en mvnt
          - beauté et malheur
        se détache de la foule
        « statue » = forme parfaite

  • 1er tercet :
      • « Un éclair … puis la nuit ! »
              > attente du poète / durée réelle de la rencontre
            • rencontre qui éblouie et foudroie le poète
      • « - » = Rupture
      • Apostrophe la femme alors qu'elle n'est plus là => paradoxe : une fois qu'elle est partie il retrouve la parole (av = interdit / muet)
      • « renaître » sort de la nuit pour mieux souffrir après
      • tps change (futur – présent)
      • « Fugitive beauté » « ne te verrai-je plus que dans que dans l'éternité » → modernité
  • 2ème tercet :
      • Rythme rapide = manque de souffle
      • « ! » = désespère de la revoir
      • « jamais » en italique permet d'insister
      • l'impossibilité de la revoir s'aggrave = gradation
      • rencontre fugitive aux allures de mythe intemporel = au lieu d'annuler , renforce la solitude du poète
      • « Ô » lyrique = apostrophe + coté solennel
      • Chiasme « Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais »
        → lien, échange, l'un est le miroir de l'autre
      • « toi qui le savais ! » → donne un sens à leur rencontre



A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince,
en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa,
d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi,
je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le
plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !


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