Un
récit complexe et exigeant
« On ne
voit jamais les choses en plein… »
- Guerre a beaucoup marqué Jean Giono, accusé
de collabo avec les all durant
la G, à cause de ses prises de position pacifistes et de son désir
de retour à la terre
- « Un roi sans divertissement » => 1ere œuvre
de Giono après la G et diverge beaucoup de ses œuvres précédentes
(regard est plus sombre qu'auparavant,
réflexion sur la barbarie et le mal)
- J. Giono est fils d’un immigré Italien établit à Manosque
- Il s’est beaucoup consacré à l’accueil des nouveaux
arrivants
- D’abord employé de banque et ensuite ses livres ont été
édité
- Souffrait de l’étiquette qu’il avait
avant et après la G donc gardait une position de retrait par rapport
à la société qu’il critique beaucoup
Interrogation
finale :
- Question : « Qui a dit :
Un roi sans divertissement est un
homme plein de misères ? »
=> élargit la portée du récit à
dimension philosophique et morale
=> Implicite à
récit qui fonctionne par indices = travail d’interprétation
=> dernier indice, dernière clé
de lecture pour comprendre le sens du récit et de l’acte de
Langlois
=> Cette question contient 2
niveaux de « devinette »
- citation à
qui a dit cela ? => Blaise Pascal
- rapport entre cette citation et
l’aventure de Langlois
- Citation = élément de clôture à
explication du titre
= élément d’ouverture à question ,
donne des indices pour y répondre => construit forte complicité
avec le lecteur en faisant appel à son intelligence
Un récit polyphonique :
Identifiez
les différentes voix narratives présentes dans l'excipit. Que
révèle ce mode de narration sur les intentions de l’auteur ?
·
Les 3
différentes voix narratives
- récit cadre = récit emboîté
- = mémoire de 3 personnages qui vont raconter l’événement = 3
filtres entre le véritable récit et le lecteur
- 1er niveau de narration :
Anselmie
-
Elle assume la plus grosse partie du récit et détient le plus
d’informations sur l’événement
-
Manque de
vocabulaire : Qualité d’expression moindre
→ langage
de paysan propre à son milieu qui donne de la couleur au texte
→
Au début : ne veut pas parler, elle est poussée dans ses
retranchements « Bien oui,
c’est tout » l 35
→
Pas assez de voc pour dire ce qui s’est passé de manière
explicite
→ Pa de
nuances dans ses propos
→ Se
contredit : « - il avait une voix en colère » « -il
était en colère ? »
« -pas
du tout. »
→
Répétition : essaie de décrire Langlois avec les mots :«
colère » (« il
était en colère » l 6, « une voix en colère » l
9 ), « rigolo »,
« gentil »
« il était comme d'habitude »
→ (perso
limité) pourtant c elle le témoin-clé (c'est la dernière à avoir
parler à Langlois)
→ Déroute, va à l’encontre de
nos habitudes de lecture
-
Ne comprend pas l’enjeu ni la dimension symbolique de
l’interrogatoire : elle raconte tout, incapable de faire le
tri (discours pleins de choses inutiles), elle
ne hiérarchise pas les informations qu'elle détient enfermée
dans la lecture de l’événement → Réponses décalées :« -
Dans la neige ? - Oh ! il y en avait si peu. »
l 45-46
-
Il faut lui arracher les informations,
la
vérité a du mal à émerger
=> dimension
comique de l’interrogatoire
=> tensions dans le contraste entre
celle qui ne veut pas parler (« Bien
voilà, dit Anselmie, … c’est tout » l 33 ) et ceux
qui veulent tout savoir (« Eh bien !
parle »)
- 2nd niveau de narration : le
groupe de vieillards
-
Les habitants du village et témoins des événements :
=> nombreux, mènent le dialogue comme un interrogatoire
=> identité
collective du narrateur (voix narrative interne : à la fois
narrateur et personnage de l’histoire « lui demandâmes
nous »)
=> habitants
du village = groupe de vieillards ms adultes au moment des faits et
là ils racontent l’histoire à quelqu’un d’autre
=>
l’événement est rapporté bien plus tard, longtemps après qu’il
est eu lieu.
=> raconte à
un descendant de l’une des familles du village, revenu sur les
lieux pour en savoir +
- 3ème niveau de narration :
narrateur principal
-
N’a pas vécu à l’époque de
Langlois (narrateur externe)
-
Il reconstitue l’histoire à travers des témoignages → histoire
pas complète ni totalement vraie
-
Narrateur externe mais pas omniscient => ne sait pas tout :
« ce qu’il dut faire » l 68
(supposition)
-
Il s’exprime à partir de « Eh bien ! »
l 68
· L’apport et la différenciation de ces voix narratives
- polyphonie
=> sollicite l’intelligence du lecteur
→
il faut comprendre comment le récit s’organise
→
multiplicité des voix narratives et des registres / niv. de langage
de chq narrateur perd le lecteur
→
le lecteur doit rester actif pour savoir
qui parle pas de guillemets pour différencier Anselmie / vieillard /
narrateur principal
- indices qui montrent le changement de narrateur è
changement de langage
=> langue écrite, soutenue
=> figures de style =
multiplication des images « les
dimensions de l’univers » l 80, elles
orientent notre lecture
=> elles montrent la dimension
noble, de sacrifice dans le geste du personnage
- Un récit
de témoignages nocturne
et lacunaire :
- Construction d'un récit qui nous éloigne du perso centrale
→ personne ne le connaît vraiment
→ suicide sans témoin direct
- Honnêteté du romancier : G. ne nous dit rien de + que
ce qu'il est possible de savoir
- Récit qui suggère plutôt qu'il n'explique = modernité et
remise en cause
- Peuvent n’être que partiels et impossible de savoir si
fiables
→ Pas entière
vérité sur l’événement => pas de point de vue omniscient,
Giono s’en tient à un homme qui doit chercher des indices par-ci,
par-là = une partie de la vérité se perd s’égare et une
part de mystère reste
- Maintien une distance entre l’événement et le lecteur
- Obligation de se fier à des témoins crée un vide, un
manque
- Pas de témoignage de Langlois => apparaît seulement de
loin, il est décrit et présent à travers le récit des différents
« témoins »
- Focalisation interne à chaque narrateur è
partage les pensées du narrateur
principal
Comment
G. fait-il du suicide de Langlois un acte héroïque ?
·
Un acte symbolique valorisé, exalté par la narration
ð
Emploi d’images poétiques ayant une gde importance
→
« l’énorme éclaboussement d’or » l 78-79
→
« la tête de Langlois, qui prenait, enfin, les dimensions de
l’univers » l 80-81
=>
délivrance
=>
contrebalance avec la violence de l’acte
- Lexique confère au
suicide un caractère beau et noble (poétisaton)
→ « Mort »
, « Suicide » = mots jamais employés
- Valeur morale très forte, presque métaphysique, mystique,
religieuse
- Surprise
du lecteur (dynamite ≠ cigare)
·
Un acte nécessaire qui en
devient presque naturel
- Caractère exceptionnel
- = désespéré
- Langlois a une pleine maîtrise de soi => assurance =>
caractère héroïque
=> il
est poussé par ses qualités et non par ses défauts
- Apparaît comme une preuve
de courage
- Sa logique n'est pas la mm
que celle des autres, ils ne peuvent pas comprendre
→
supérieur aux autres
- Il ne s'agit pas d'un
suicide mais d'un sacrifice part de lui-mm se rebelle, ne s'accepte
pas)
→
Héros rongé par le mal mais décide de vaincre ce mal => acte
héroïque
-
Tt au long de l'histoire, il lutte contre le mal en tuant le brigand
et le loup puis se rend compte que de ce fait lui aussi est le mal
(il a tué) et par son suicide il achève de « purger »
le monde
-
Langlois => part de folie, de cruauté (contemple le sang de l’oie
durant des heures) => volonté de vaincre cette folie (pour
le bien des autres alors que c’est le plus solitaire => il
protège le village)
- Pas de différences dans l’attitude de Langlois => très
froid et posé
=> acte
tellement nécessaire que impression de naturel
Bilan:
Complexité narrative :
Récits emboîte : distance lecteur / perso. Ppal
Polyphonie : « Opéra
Bouffe » (opéra comique) =>Travail d’écrivain sur la
matière de la langue
Intertextualité :
(Chrétien de Troyes, Perceval et Les Pensées de Blaise Pascal
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